La publication des objectifs stratégiques du motoriste et équipementier aéronautique Safran (SAF.FR) a de quoi laisser les investisseurs sur leur faim. Elle fait pratiquement des cinq années qui viennent une période de transition. La déception du marché, qui faisait baisser le titre de plus de 5% lundi, et de 12% environ depuis le début de l'année, est compréhensible.



Certes, le groupe pourrait se montrer plus convaincant lors de la présentation détaillée de son plan stratégique, qui aura lieu dans l'après-midi de lundi à Londres. Certains des éléments du plan avancé lundi ont de quoi séduire, comme la revue stratégique entamée sur les activités d'identité et de sécurité.



Mais les objectifs chiffrés publiés lundi paraissent bien modestes. A l'horizon 2020, Safran a notamment indiqué viser un chiffre d'affaires supérieur à 21 milliards d'euros et une marge opérationnelle courante ajustée de plus de 15%. Pour sa part, le consensus FactSet des analystes avait anticipé un chiffre d'affaires de presque 23,6 milliards d'euros en 2020. Par ailleurs, l'objectif d'une marge de plus de 15% se compare à une marge de 14% l'année dernière.





Une période de transition à risque





En outre, la visibilité manque sur l'évolution de la rentabilité du groupe d'ici là, en raison essentiellement de la migration de son moteur best-seller, le CFM56, vers son successeur, le Leap. Certes, Safran a promis de maintenir la marge de sa branche Propulsion au-dessus de 15% entre 2016 et 2020, grâce au dynamisme des services pour moteurs civils. Mais cela se compare à une marge de 19,7% l'année dernière. Or l'activité Propulsion génère la moitié de son chiffre d'affaires et les trois quarts du résultat opérationnel courant du groupe industriel.



Le défi que Safran doit relever consiste non seulement à réussir la montée en cadence record de la production du Leap, mais également à gérer la baisse des livraisons de l'ultra-rentable CFM56. En vue de la réunion prévue lundi, Bank of America Merrill Lynch a estimé que 2017 et 2018 constitueraient des exercices cruciaux à cet égard. La banque prévoit une marge pour l'activité Propulsion de 18,9% en 2016, puis 17,8% en 2017, avant un rebond à 19,6% en 2019.



Pour préserver sa rentabilité à l'échelle du groupe, Safran entend renforcer "d'environ un point par an (les) performances opérationnelles de ses trois autres branches : Equipements, Défense et Sécurité". Toutefois, la visibilité manque également sur les perspectives de la branche Sécurité, car le groupe a mis en vente sa division de détection et entamé un passage en revue "des options possibles pour assurer le développement des activités d'identité et de sécurité". Cette revue stratégique prendra 6 mois au plus, selon Safran. Elle pourrait se traduire par une cession de l'activité, a toutefois concédé le groupe.





Une flexibilité stratégique bienvenue





Dans le principe, le fait que le groupe soit prêt à envisager l'ensemble des options à sa disposition pour ces activités constitue plutôt une bonne nouvelle. Réalisée à coups d'acquisitions (GE Homeland Protection, L-1 Identity Solutions), cette diversification n'avait jamais réellement convaincu. Dès 2012, le fonds activité The Children's Fund avait appelé à un recentrage de Safran sur son coeur de métier, les moteurs d'avions et les équipements aéronautiques.



Les cinq prochaines années s'annoncent au final plutôt délicates pour Safran. Pour réussir son pari à l'horizon 2020, le groupe industriel devra jouer sur plusieurs tableaux. Cela limitera d'autant sa marge de manoeuvre opérationnelle.





- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com ed: ECH





(END) Dow Jones Newswires



March 14, 2016 08:50 ET (12:50 GMT)




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