Le groupe de stockage et de distribution de produits pétroliers Rubis SCA (RUI.FR) a les moyens de poursuivre sa politique active de croissance externe sans avoir besoin d'augmenter son capital, malgré déjà deux années consacrées aux acquisitions.



La croissance externe est au coeur de la stratégie de Rubis, et cela lui réussit. Sur les neuf premiers mois de l'année, les acquisitions ont permis de faire bondir l'activité en volume du groupe qui permet de faire abstraction de l'impact de la volatilité des cours du pétrole sur le chiffre d'affaires. A la fin septembre, l'activité en volume a progressé de 6% à périmètre constant mais bondi de 48% en intégrant la croissance externe.



Rubis a les moyens de poursuivre sur sa lancée parce que l'entreprise est peu endettée et dégage une trésorerie solide. Sa dette nette de 224 millions d'euros au 30 juin représente 1,3 fois l'excédent brut d'exploitation attendu pour 2011, alors que ses banques l'autorisent à porter ce ratio à 3,5. Le groupe dispose de lignes de crédit de 350 millions d'euros, selon Oddo Securities, dont 85 millions d'euros seront consacrés au rachat en cours de finalisation de 50% du capital d'un dépôt pétrolier en Turquie.



Compte tenu de cette marge de manoeuvre, Rubis peut éviter à ses actionnaires une augmentation de capital, même si elle ne doit être que légèrement dilutive. Le groupe a mis en place avec Société Générale (GLE.FR) un Programme d'Augmentation de Capital par Exercice d'Options (Paceo). Cette opération lui permet de renforcer ses fonds propres en émettant de nouveaux titres Rubis auprès de la SocGen, qui se charge ultérieurement de les revendre sur le marché. Dans le cadre de ce programme, il peut émettre jusqu'à 5,5% de son capital, soit environ 65 millions d'euros aux cours actuels.



Les actionnaires existants ne recueillent pas tous les fruits de la croissance du groupe. En 2011, le bénéfice net de Rubis est attendu en hausse de 28,7% à 72,6 millions d'euros, selon FactSet, mais son bénéfice par action en hausse de seulement 8,5% à 2,42 euros.



Malheureusement, les actionnaires du groupe n'ont pratiquement pas voix au chapitre. Rubis est une société en commandite, ou SCA, un mode de gouvernance qui accorde pratiquement les pleins pouvoirs à ses actionnaires commandités et gérants Gilles Gobin et Jacques Riou, indépendamment de l'importance de leur participation au capital. Or, les associés commandités, gérants et membres du conseil de surveillance du groupe ne détiennent que 2% du capital de Rubis.



Le statut de SCA est à double tranchant. Il met Rubis à l'abri de toute tentative de rachat hostile, mais lui retire toute dimension spéculative pour ses actionnaires ordinaires. Sans cette structure, le groupe ne manquerait pourtant pas d'attirer les convoitises car son capital est particulièrement fragmenté, avec seulement quatre actionnaires détenant plus de 5% des parts.



Tant que ses performances seront au rendez-vous et qu'il continuera de faire progresser son dividende, le groupe Rubis devrait parvenir à faire passer auprès de ses actionnaires les pilules amères que constituent son statut de société en commandite et l'émission régulière d'actions pour financer sa croissance. Actuellement, les actionnaires n'ont pas à se plaindre dans la mesure où Rubis anticipe une forte croissance en 2012. A plus de 40 euros, l'action trône d'ailleurs près de ses plus hauts historiques.



- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@dowjones.com

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