MONTRÉAL, le 7 oct. 2024 /CNW/ - À l'occasion du troisième anniversaire de l'entrée en vigueur de la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail, des travailleuses et des travailleurs se sont rassemblés devant les bureaux de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) à Montréal. Trois ans après la réforme, les organisations syndicales et populaires continuent de se mobiliser pour exiger des mécanismes de prévention qui fonctionnent dans tous les milieux et l'accès à une pleine réparation pour les victimes d'accidents et de maladies du travail.

« En 2021, tout le mouvement ouvrier s'est mobilisé pour dénoncer l'adoption d'une réforme qui promettait des améliorations à venir en prévention, mais qui dans les faits a entraîné des reculs des droits des travailleuses et travailleurs. Trois ans plus tard, nous sommes ici, devant les bureaux montréalais de la CNESST, pour réaffirmer que nous n'acceptons toujours pas cette réforme qui a été imposée contre l'avis et la volonté des organisations représentant les travailleuses et travailleurs. À l'évidence, les lois censées protéger notre santé et notre sécurité au travail n'atteignent pas l'objectif puisque le nombre de lésions professionnelles est en hausse. Cette prétendue [modernisation] de la santé et sécurité du travail est un échec. Mais nous restons unis, mobilisés et déterminés à lutter tant qu'il le faudra pour que ça change ! » souligne Marc-Édouard Joubert, président du Conseil régional FTQ du Montréal métropolitain (CRFTQMM).

« Depuis l'entrée en vigueur de la réforme, on attend les améliorations promises en prévention. Dans les milieux de travail, les employeurs font tout pour retarder ou empêcher la mise en place des minimes obligations prévues par le régime intérimaire depuis avril 2022. On attend aussi l'adoption du Règlement sur les mécanismes de prévention, qui doit assurer aux représentants en santé et sécurité un temps de libération minimal pour faire de la prévention. Le patronat a longtemps résisté, mais on a fini par faire adopter ce règlement au CA de la CNESST. Le gouvernement doit maintenant l'entériner pour qu'il entre en vigueur. Mais il semble y avoir une certaine résistance au conseil des ministres… Aujourd'hui on veut lancer le message que c'est assez, qu'on a assez attendu et qu'il est temps que le gouvernement agisse pour que les mécanismes de prévention s'appliquent pour vrai, dans tous les milieux de travail ! », ajoute Luc Vachon, président de la CSD.

« Non seulement la [modernisation] n'a pas apporté les améliorations promises en prévention, mais elle a aussi imposé des reculs concrets aux droits des victimes d'accidents et de maladies du travail. Trois ans plus tard, on continue à subir les effets de cette réforme et à se mobiliser pour que ça change. Mais on a aussi appris que le ministre nous prépare, en ce moment même, un nouveau projet de loi qui modifiera plusieurs lois du travail, dont celles qui encadrent la santé et la sécurité du travail. Aujourd'hui, on est dans la rue pour montrer au ministre Boulet que nos organisations sont unies et vigilantes face à ce qu'il prépare. Nous surveillerons son projet de loi, qu'il pourrait déposer dès cet automne, et nous n'accepterons aucun recul. Face à cette réforme à venir, nous nous battrons pour nos droits ! », renchérit Chantal Ide, 1re vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN (CCMM-CSN).

« Pour les victimes d'accidents et de maladies du travail, l'entrée en vigueur de la réforme a entraîné plusieurs reculs, mais d'autres s'en viennent, avec les règlements en réparation. Concrètement, la CNESST tentera de restreindre le droit des victimes à certains médicaments, traitements ou orthèses dont elles ont besoin. Mais comme on le voit aujourd'hui, les travailleuses et travailleurs continuent de lutter pour leurs droits ! Et ce n'est pas fini : en avril 2025, des centaines de délégués de toutes les organisations seront à Québec pour un grand Sommet sur la santé et la sécurité du travail pour coordonner la suite des choses. À l'automne 2026, le ministre du Travail devra déposer un bilan de sa réforme à l'Assemblée nationale. Ce sera un moment clé pour exiger que les choses changent et revendiquer des mécanismes de prévention qui fonctionnent dans tous les milieux de travail, ainsi qu'une pleine réparation des lésions professionnelles et de toutes leurs conséquences. Ce n'est donc qu'un début, continuons le combat ! », conclut Félix Lapan, secrétaire général de l'Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades (UTTAM).

SOURCE Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN)

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