HALIFAX,
NS, le 16 juill.
2024 /CNW/ - Les premiers ministres des provinces et
territoires se sont concentrés sur les principaux enjeux auxquels
les Canadiens font face maintenant et feront face pour l'avenir.
Ils ont discuté des moyens de construire des communautés fortes et
résilientes et d'assurer la prospérité du Canada.
Les priorités dont ils ont discuté sont les suivantes :
- Le logement, le coût de la vie et la formation
professionnelle;
- Les infrastructures stratégiques;
- L'avenir de l'énergie;
- La préparation et les interventions en situation
d'urgence.
Les premiers ministres partagent les inquiétudes des Canadiens
en matière d'abordabilité et à l'égard du coût de la vie. Chaque
gouvernement a un rôle à jouer pour atténuer la crise
inflationniste et maintenir le Canada engagé sur la voie de la prospérité
économique.
Logement, coût de la vie et formation professionnelle
Bien que le gouvernement fédéral fasse des efforts pour
améliorer la disponibilité et le coût des logements, la crise du
logement au Canada exige une
approche plus souple, afin que les programmes répondent aux besoins
locaux et régionaux incluent tous les types de logements. Cette
approche devra tenir compte des facteurs qui contribuent à exercer
des pressions croissantes et changeantes sur la demande en
logements, notamment les effets de la croissance de la population
et du nombre considérable de demandeurs d'asile dans certaines
provinces et certains territoires.
Les provinces et les territoires jouissent d'une longue et fière
tradition d'accueil des nouveaux arrivants au Canada. Toutefois, devant les pressions
engendrées sur le logement et sur les programmes, les premiers
ministres demandent au gouvernement fédéral d'accélérer le contrôle
des véritables demandeurs d'asile entrant au Canada et de travailler avec les gouvernements
des provinces et des territoires à établir le nombre approprié de
demandeurs d'asile pouvant être accepté.
Les premiers ministres soutiennent une juste répartition des
demandeurs d'asile à travers le Canada, en fonction de la capacité de chaque
province et de chaque territoire à pourvoir des logements et
d'autres programmes de soutien et services. Le gouvernement fédéral
doit fournir un financement adéquat pour cette prise en charge.
Avant leur rencontre estivale, les premiers ministres ont
rencontré les dirigeants des organisations autochtones nationales
et les chefs mi'kmaqs de la Nouvelle-Écosse. Les premiers ministres
partagent leurs inquiétudes à l'égard du financement fédéral
insuffisant pour répondre aux besoins en logements des communautés
autochtones. Un logement adéquat est essentiel pour favoriser le
bien-être des populations autochtones et la réconciliation. Le
gouvernement fédéral doit accélérer les investissements pour
répondre aux besoins urgents de logements dans les communautés
autochtones, sur ou hors des réserves, et collaborer concrètement
avec les provinces et les territoires et les gouvernements et
organisations autochtones pour une action coordonnée en matière de
logement chez les Autochtones.
La construction de logements constitue aussi une occasion sur le
plan économique pour certaines communautés autochtones et des
investissements coordonnés sont nécessaires pour contribuer à ce
facteur de réconciliation économique.
Les premiers ministres ont aussi discuté des répercussions
négatives des coupures de 625 millions de dollars imposées par le
gouvernement fédéral aux ententes de transfert relatives au marché
du travail (ETMT), lesquelles sont financées en grande partie par
les contributions des travailleurs et des employeurs. Les premiers
ministres dénoncent ces compressions du fédéral, alors que le pays
est confronté à des pénuries criantes de main-d'œuvre dans des
secteurs clés tels que la construction résidentielle, les services
de garde d'enfants et les soins de santé. Les programmes
provinciaux et territoriaux appuyés par le financement offert dans
le cadre des ETMT permettent aux Canadiens d'améliorer leurs
compétences et leur revenu, aident les employeurs à trouver des
travailleurs compétents et sont essentiels pour disposer d'une
main-d'œuvre forte et remédier aux pénuries de personnel. Les
premiers ministres pressent le gouvernement fédéral de rétablir
immédiatement ce financement.
Les premiers ministres pressent le premier ministre fédéral de
travailler avec eux pour s'attaquer au coût élevé des denrées et
des aliments et en collaboration avec les agriculteurs, les
producteurs et les détaillants alimentaires afin de réduire ces
coûts. Les provinces et les territoires se pencheront sur les
barrières commerciales interprovinciales pouvant être éliminées en
vue d'aider à faire baisser les prix.
Le gouvernement fédéral doit aussi collaborer avec les provinces
et les territoires afin d'assurer le déploiement approprié du
financement fédéral pour les programmes d'alimentation
scolaire.
Infrastructures stratégiques
La prospérité future du Canada
exige un financement fédéral des infrastructures qui soit
prévisible et complémentaire à la planification et aux
investissements que réalisent déjà les provinces et les
territoires. Les premiers ministres sont consternés par le fait que
le budget de 2024 ne comportait aucune mesure pour succéder au
Programme d'infrastructure Investir dans le Canada (PIIC) ou au Fonds national des
corridors commerciaux, lesquels ont permis d'investir pour relier
les communautés entre elles, favoriser le commerce et stimuler la
croissance économique. Les premiers ministres demandent au
gouvernement fédéral d'amorcer rapidement le dialogue avec les
provinces et les territoires à propos du nouveau Fonds canadien
pour les infrastructures liées au logement (FCIL) et de privilégier
une approche flexible permettant d'appuyer des priorités locales et
diversifiées. Le FCIL prévoit 6 milliards en financement fédéral de
dollars sur 10 ans, avec des conditions encore plus contraignantes
que le PIIC, lequel était doté de 33 milliards de dollars pour la
même durée.
Les premiers ministres pressent le gouvernement fédéral d'agir
en partenaire et de reconnaître les besoins, les situations
particulières et les priorités des provinces et des territoires. Le
gouvernement fédéral doit assurer une flexibilité et une
prévisibilité maximales dans son financement et une formule de
financement de base plus un montant par habitant en appui aux
priorités provinciales et territoriales.
Les premiers ministres ont discuté de la nécessité, pour le
gouvernement fédéral, de respecter son obligation d'atteindre la
cible de dépenses militaires de 2 % du PIB demandée par l'OTAN
et soulignent le lien étroit entre cette cible et les
infrastructures stratégiques, ainsi que l'importance que revêt le
respect de cet engagement pour le partenariat économique et
sécuritaire avec les États-Unis.
Avenir de l'énergie
La diversité énergétique du Canada est notre force. L'abondance de
ressources et le large éventail d'approches à travers le
Canada ont contribué à une fière
tradition d'innovation et de progrès technologiques en la matière.
Les premiers ministres ont discuté de l'avenir de l'énergie au
Canada et ont partagé leurs
priorités à long terme pour la production et l'utilisation de
l'énergie soit, entre autres, l'établissement de chaînes
d'approvisionnement durables pour les énergies renouvelables et les
minéraux critiques, la croissance de l'exportation, la
décarbonation de leurs économies et l'exploitation de secteurs
nouveaux et émergents.
Les premiers ministres continueront de se pencher sur des moyens
de travailler ensemble à la commercialisation de l'énergie en
mettant à profit la richesse de la diversité énergétique au
Canada, et ont souligné
l'importance de l'innovation et des technologies pour relever les
défis et mettre à profit les possibilités en matière d'efficacité
énergétique. Les lacunes dans les infrastructures de soutien à
l'exploration et à l'extraction des minéraux critiques continuent
de poser des difficultés, surtout dans le Nord. Les premiers
ministres demeurent résolus à faire en sorte que les résidents, les
entreprises et les industries continuent d'avoir accès à une
énergie fiable et abordable et aux infrastructures critiques en
matière d'énergie.
Alors que des facteurs mondiaux continuent de façonner le
paysage énergétique mondial, les provinces et les territoires
saisissent les occasions d'assurer la sécurité énergétique de
l'Amérique du Nord et d'approvisionner le monde en minéraux
critiques et en une énergie fiables, produits de manière éthique.
Les ressources naturelles telles que les minéraux critiques sont de
compétence provinciale et territoriale, mais le gouvernement
fédéral peut et doit faire plus pour réduire les dédoublements,
accélérer l'approbation des projets, et travailler avec les
provinces et les territoires afin de garantir un climat propice aux
investissements, qui aidera ces produits à atteindre les marchés
mondiaux.
Les premiers ministres ont discuté des répercussions du
Règlement sur l'énergie propre et du Règlement sur les
combustibles propres du gouvernement fédéral, ainsi que des
plafonnements proposés pour les émissions du secteur pétrolier et
gazier. Le gouvernement fédéral doit veiller à ce que ses
politiques en matière de climat tiennent compte des mesures
adoptées par les provinces et les territoires et il doit
reconnaître leurs besoins et contextes particuliers, et ce, sans
empiéter sur leurs compétences. Avec les coûts croissants de
l'énergie à l'échelle mondiale, les premiers ministres craignent
que les mesures fédérales touchant la taxe sur le carbone
entraînent des inégalités dans la façon dont sont traités les
Canadiens. Les premiers ministres sont unanimes et s'attendent à ce
que les politiques et les programmes fédéraux soient mis en œuvre
de manière juste et équitable, avec la souplesse nécessaire pour
tenir compte des particularités de chaque région.
Préparation et interventions en situation d'urgence
Des communautés de partout au Canada ont dû faire face, au cours des
dernières années, à des incendies de forêt, à des sécheresses et à
des inondations jamais vus, et cette tendance continuera. Les
premiers ministres sont déterminés à poursuivre leur collaboration
afin de renforcer leurs systèmes de gestion des situations
d'urgence afin de favoriser la résilience des communautés
maintenant et pour l'avenir.
Les premiers ministres ont discuté de l'efficacité des accords
provinciaux/territoriaux de partage des ressources en matière de
gestion des urgences, lesquels permettent de venir en aide aux
communautés locales en cas de feux de forêt ou d'inondations. Les
premiers ministres ont exprimé leur gratitude envers les
intervenants d'urgence et ont salué leur dévouement à assurer la
sécurité des Canadiens et des communautés. Ils ont aussi exprimé
leur appréciation des interventions des Forces armées canadiennes
en 2023 et pressent le gouvernement
fédéral de veiller à ce que les Forces armées, un atout précieux,
disposent des ressources nécessaires pour continuer de venir en
aide aux Canadiens en cas de besoin, notamment lors d'interventions
en cas de catastrophes.
Les premiers ministres demandent plus de transparence et une
meilleure collaboration du gouvernement fédéral dans le cadre de
l'élaboration de son programme d'assurance contre les inondations.
Le gouvernement fédéral doit investir dans des programmes
d'atténuation des catastrophes plus souples et mieux adaptés dans
des politiques favorisant de bonnes pratiques de gestion forestière
afin de réduire les risques de catastrophes et d'assurer la
résilience à long terme du Canada.
Puisque ces événements se font plus fréquents et plus graves, les
provinces et les territoires ont besoin d'un soutien financier
accru du gouvernement fédéral pour la préparation aux situations
d'urgence, les interventions, l'atténuation de tels événements, la
résilience, l'adaptation et le rétablissement.
Les premiers ministres ont fait part de leur préoccupation
concernant le récent refus, par le gouvernement fédéral, des
demandes de financement du Fonds d'atténuation et d'adaptation en
matière de catastrophes (FAAC). Les provinces et les territoires
souhaitent réduire les risques pour les communautés et le
gouvernement fédéral est un partenaire essentiel pour parvenir à
des solutions d'infrastructure résilientes sur le plan climatique.
Le gouvernement fédéral doit investir davantage dans les programmes
d'atténuation et les politiques qui favoriseront une réduction des
risques de catastrophes pour la résilience à long terme du
Canada.
Le gouvernement fédéral doit maintenir l'actuelle formule de
partage des coûts, notamment la formule de financement à raison de
90 % par le fédéral et de 10 % par les provinces ou les
territoires pour les catastrophes de grande ampleur, faire preuve
de plus de transparence et collaborer davantage dans le cadre de la
mise à jour des Accords d'aide financière en cas de catastrophes.
Les provinces et les territoires ont besoin d'une aide efficace,
flexible, adéquate et adaptée culturellement pour intervenir en
situation d'urgence. Le gouvernement fédéral doit verser rapidement
l'aide financière promise et éviter de faire peser des risques et
de transférer des coûts supplémentaires aux provinces et aux
territoires.
SOURCE Les premiers ministres des provinces et territoires