MONTRÉAL, le 27 juin 2024 /CNW/ - Dans une
lettre envoyée aujourd'hui aux ministres de la Santé et de la
Justice, la Coalition québécoise pour le contrôle du
tabac exhorte le gouvernement du Québec à contester le
jugement de la Cour supérieure du 29 mai dernier
invalidant certaines dispositions charnières de la Loi
concernant la lutte contre le tabagisme sous le motif
qu'elles constituent une violation injustifiée de la liberté
d'expression.
Selon la Coalition, le
jugement « repose sur une analyse incomplète, voire
insensible, envers des préjudices réels, sérieux et irréversibles
que les dispositions en question cherchent à prévenir, soit des
risques reconnus pour la santé des travailleurs qui risquent d'être
soumis sur une base récurrente à la fumée primaire ou
secondaire. Pourquoi l'État veillerait à protéger les employés
non-fumeurs contre la fumée de tabac et les émanations des
vapoteuses dans les banques, les usines et les restaurants, mais
pas ceux qui œuvrent dans les théâtres et autres lieux de travail
artistiques ?
« Un spectateur de théâtre consent, avant tout, à faire
preuve d'imagination, sachant, par exemple, que des scènes de
bateau n'ont pas réellement lieu sur un plan d'eau ; qu'un comédien
jouant le comte Gloucester ne se
fera pas réellement arracher les yeux, ni qu'un comédien aura à
s'injecter véritablement avec des drogues pour exprimer la douleur
des dépendances. Le jeu des acteurs et le doigté des metteurs en
scène et autres professionnels de la scène permettent avec succès
aux émotions d'être exprimées et comprises par le spectateur sans
pour autant faire usage d'immenses quantités d'eau, de sang
véritable, de vrais feux ou de véritables injections de substances
quelconques. »
En somme, « l'exécution du jugement constituerait un
important recul en matière de santé au travail, notamment pour ce
qui est du droit de travailler dans un milieu sécuritaire pour
l'ensemble des personnes œuvrant dans les arts de la scène,
qu'elles soient obligées de fumer pour un rôle ou qu'elles aient à
s'exposer à la fumée secondaire dans le cadre de leur travail. Le
jugement risque également de poser préjudice au public, par exemple
aux femmes enceintes et à ceux souffrant de maladies respiratoires
ou cardiaques, du fait que ces individus seraient ou bien obligés
de respirer la fumée secondaire émanant de la scène ou de se priver
d'assister à une pièce de théâtre pour éviter cette
exposition. »
Pour plus d'informations concernant la demande de la
Coalition ainsi que les arguments en appui à celle-ci, voir
ici la lettre complète transmises aux ministres de la Santé et
de la Justice.
SOURCE Coalition québécoise pour le contrôle du tabac