La Bourse de Paris a terminé dans le rouge mercredi, pénalisée par les craintes suscitées par la situation de l'Espagne et les déclarations inquiétantes de la Banque d'Angleterre en matière de croissance: le CAC 40 a cédé 1,6% à 3.240,29 points après deux séances de hausse, et le SBF 120 a reculé de 1,5% à 2.496,84 points.



En Espagne, les créances douteuses détenues par les banques ont atteint en février leur niveau le plus élevé depuis 17 ans en franchissant la barre de 8% pour la première fois depuis octobre 1994, entreprises et ménages continuant d'accumuler les arriérés de paiement sur fond d'aggravation de la crise économique et immobilière, selon des données publiées mercredi par la Banque d'Espagne.



En France, le coût de l'assurance contre le risque de défaut sur la dette souveraine de la France a atteint mercredi des niveaux qui n'avaient pas été observés depuis la mi-janvier, les investisseurs se montrant préoccupés à l'approche de l'élection présidentielle. La prime du credit default swap (CDS) à cinq ans de la France a augmenté de 11 points de base mercredi, à 200 points de base, alors que ce CDS n'avait pas clôturé au-dessus de 200 points depuis le 18 janvier.



Au Royaume-Uni, les statistiques officielles sur la croissance pourraient montrer que l'économie britannique est entrée en récession au premier trimestre, ont estimé les responsables de la Banque d'Angleterre lors de leur réunion de politique monétaire du mois d'avril. Selon le compte rendu de la réunion, le comité de politique monétaire a estimé qu'en raison des reculs inattendus de la production manufacturière et de la construction, il était probable que les statistiques à paraître le 25 mai révèlent une baisse du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre. Le PIB du pays s'étant contracté au dernier trimestre 2011, un nouveau repli au premier trimestre signifierait que le Royaume-Uni est techniquement en récession.



Du côté des valeurs, les banques figurent parmi les principales victimes du mouvement de correction après avoir fortement grimpé mardi. BNP a perdu 3,2% à 30 euros, Crédit Agricole a reculé de 4,4% à 3,82 euros et Société Générale a abandonné 5% à 17,64 euros, signant la plus forte baisse du CAC 40 juste devant EDF (-4,95% à 15,47 euros).



A l'opposé, Danone a gagné 1,5% à 53,88 euros.



Egalement dans le rouge, l'action LVMH s'est repliée de 3,3% à 126,20 euros. Le groupe a annoncé mardi soir une hausse de 25% de son chiffre d'affaires au premier trimestre mais la progression affichée est proche des attentes du marché, selon un opérateur.



Accor s'est inscrit parmi les rares valeurs en hausse (+0,4% à 25,95 euros) après la publication de son chiffre d'affaires du premier trimestre. Les revenus trimestriels du groupe sont en hausse et celui-ci s'est dit confiant pour le deuxième trimestre.



En dehors du CAC 40, Eurotunnel a progressé de 1,5% à 6,49 euros. Le concessionnaire du tunnel sous la Manche a annoncé mercredi avoir enregistré une hausse de 24% de son chiffre d'affaires au premier trimestre, tiré par une forte accélération du transport de camions entre la France et l'Angleterre.



La foncière Gecina, qui a confirmé sa prévision d'un recul de son résultat récurrent en 2012, a baissé de 0,9% à 73,60 euros.



Jeudi, les investisseurs seront attentifs aux demandes d'allocation chômage aux Etats-Unis, à 14h30, ainsi qu'à l'indicateur avancé du Conference Board et aux ventes de logements existants en mars, à 16h00.

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