Unilever offre un aperçu de la menace inflationniste pour la consommation -Plus Europe
2021年7月23日 - 7:39PM
Bourse Web Dow Jones (French)
Carol Ryan,
The Wall Street Journal
LONDRES (Agefi-Dow Jones)--L'inflation commence à devenir aussi
problématique pour les dirigeants d'entreprises de produits de
consommation courante comme Unilever que pour les consommateurs.
Leur capacité à répercuter les hausses de prix dépendra de
l'endroit et de la nature de ce qu'ils vendent.
Le propriétaire anglo-néerlandais des glaces Ben & Jerry's a
annoncé jeudi que ses ventes avaient augmenté de 5% sur un an au
titre du trimestre terminé en juin. Certains produits qui avaient
pâti d'une chute de la demande pendant les périodes de confinement,
comme les déodorants, ont retrouvé le chemin de la croissance
maintenant que certains pays commencent à lever les mesures de
distanciation.
L'action Unilever a pourtant abandonné près de 6% jeudi à la Bourse
de Londres en raison d'une nouvelle prévision donnée par le groupe
et regagnait que 0,9% vendredi en milieu de journée. La marge
opérationnelle devrait maintenant rester stable en 2021, alors que
le patron d'Unilever, Alan Jope, avait annoncé tabler, voilà encore
à peine trois mois, sur une légère progression.
Le coût des biens vendus équivaut à la moitié du chiffre
d'affaires
L'inflation est clairement à l'origine de ce revirement. Pour
Unilever et son principal concurrent européen Nestlé, le coût des
biens vendus représente environ la moitié du chiffre d'affaires.
Bernstein a récemment estimé qu'au cours des 12 prochains mois, ces
deux géants verraient leurs factures augmenter de près de 14% pour
quasiment la totalité de leurs achats, des emballages plastiques
aux denrées alimentaires. Lors d'une conférence téléphonique avec
les analystes, le directeur financier d'Unilever a précisé que les
coûts avaient de nouveau fortement augmenté au cours du trimestre
clos. Les prix de l'huile de soja, ingrédient très utilisé dans les
assaisonnements vendus par le groupe, ont grimpé de 20% par rapport
au premier trimestre.
Parvenir à déterminer quel groupe se trouve en meilleure posture
pour répercuter ces hausses de prix sur les consommateurs est loin
d'être aisé, mais les investisseurs peuvent chercher des indices
dans les données sur les parts de marché ainsi que sur les mix
produits et pays des entreprises.
Même si les consommateurs ont en moyenne moins de revenus
disponibles, il reste plus facile de relever les prix sur les
marchés émergents que dans les économies matures. Cela s'explique
par le fait que dans les pays en développement, les supermarchés
disposent souvent d'un moindre pouvoir de négociation qu'en Europe
et aux Etats-Unis, où les acteurs de l'agroalimentaire sont
davantage consolidés. La forte exposition d'Unilever aux marchés
émergents, qui représentent environ 60% des ventes, est un élément
positif. Les hausses de prix ne peuvent néanmoins y être
répercutées que dans une certaine limite si le groupe veut éviter
que les consommateurs ne finissent par se tourner vers des marques
moins chères. C'est déjà ce qui est en train de se produire en
Indonésie.
Unilever et ses principaux concurrents vont devoir batailler plus
dur en Europe, où les négociations entre fabricants de produits de
grande consommation et supermarchés sont notoirement tendues. Dans
certains marchés comme la France, les prix de certains biens sont
en déflation.
Controverse autour de Ben & Jerry's
La controverse déclenchée cette semaine par la décision de Ben
& Jerry's de ne plus vendre ses crèmes glacées dans les
colonies israéliennes ne fera rien pour améliorer la situation.
L'initiative prise par le conseil d'administration indépendant de
la marque pourrait créer des problèmes pour Unilever aux
Etats-Unis, où le groupe s'efforce depuis des années d'améliorer sa
compétitivité. Toute baisse de la demande réduira sensiblement sa
marge de manœuvre pour augmenter les prix.
De plus, la répartition entre marques haut de gamme et marques
grand public au sein des portefeuilles des groupes du secteur
déterminera dans quelle mesure ils parviendront à protéger leurs
marges. Il est plus facile de relever les prix des produits
premium, comme ceux de la marque de détergents et produits
d'entretien The Laundress détenue par Unilever, que pour des
marques banales auxquelles les consommateurs sont plus rarement
fidèles.
Les patrons du secteur de la grande consommation vont devoir se
prêter à un périlleux exercice d'équilibriste s'ils veulent
terminer l'année en n'égratignant ni leurs marges ni leurs parts de
marché.
-Carol Ryan, The Wall Street Journal
(Version française Emilie Palvadeau) ed : ECH
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